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mardi 30 août 2016

Sainte Sophie, mère de la trinité féminine


En Occident, Sainte Sophie a l’allure austère d’une matrone et est coiffée d’une triple couronne. Elle trône, entourée de ses trois filles (Saintes Maries de la Mer ? ou trinité matriarcale ?) qui portent les instruments de leur martyre. Au xve siècle, Sophie, comme une Vierge de Miséricorde, abrite ses filles sous les plis de son manteau (groupe en bois polychrome, église d’Eschau, près de Strasbourg). Le culte de Sainte Sophie et de sa fille Sainte Foi a été très vivace en Alsace.


L’origine de la Création
S’il faut voir dans la Vierge Noire une lointaine image d’Isis, son origine remonte en réalité à Lilith, déesse (sumérienne et babylonienne) vénérée avant même l’époque des « Patriarches », et qui représente la femme dotée d’une force qui en fait l’égale de l’homme, autrement dit un personnage droit, fier et imposant, à la différence du rôle effacé dévolu à Marie, la mère de jésus, habituellement dépeinte sous les traits de la Vierge Blanche. Isis et Lilith sont censées, l’une comme l’autre, connaître le Nom secret de Dieu, prérogative dont hérite à son tour Marie Madeleine, la compagne du Christ. Celle-ci a le teint bistre comme la sagesse (Sophia), qui existait dans les ténèbres du chaos avant la création.

Celle qui mit au monde le Premier Père
Pour Simon le Magicien (alias Simon le Zélote), qui est d’obédience gnostique, la sagesse (la grande et immortelle sagesse qui a mis au monde le Premier Père, en l’arrachant aux profondeurs), se confond avec le Saint-Esprit. Sophia réalise ainsi, pense-t-on, l’incarnation de l’Esprit Saint en la reine Marie Madeleine.

Sainte Sophie ou Sainte Sophie de Rome, est une martyre chrétienne suppliciée à Rome vers 137. Fête le 25 mai en Occident, le 17 septembre en Orient et le 15 mai en Alsace et en Allemagne.
Issue d'une riche famille romaine, elle éleva ses trois filles dans la religion du Christ et la crainte de Dieu. Les noms grecs de ses trois filles, Pistis, Elpis et Agapi ont été traduits en français et en russe : ce sont Respectivement Foi (ou Véra), Espérance (ou Nadège) et Agapé (Charité).
À Rome, sainte Sophie visitait les églises chaque dimanche et gagnait une multitude de femmes au christianisme. Selon la légende —probablement fondée sur des faits historiques — les jeunes filles et leur mère furent capturées, vers 137, par les troupes de l’empereur, aux oreilles duquel était parvenue la renommée de leur piété et de leur vertu. Émerveillé par la beauté des enfants, l’empereur Hadrien voulut les adopter mais elles et leur mère refusèrent. Stupéfait de constater leur fermeté dans la foi malgré leur jeune âge, l’empereur fit comparaître les filles séparément, pensant que c’était par émulation mutuelle qu’elles osaient ainsi lui tenir tête. Rendu furieux par leurs réponses et leur refus de renoncer à leur religion, l’empereur décida de les mettre à mort. Sophie encouragea ses trois filles — Foi, Espérance et Charité — durant leur supplice et mourut la dernière. La métaphore est évidente : c'est la Sagesse divine qui engendre dans le cœur des chrétiens les trois vertus théologales que sont la foi, l'espérance et la charité.
Cette légende connut une grande popularité à Rome au iie siècle mais le culte de Sophie n’y est attesté qu'à partir du vie siècle.
Personnification de la sagesse divine et du Christ plus particulièrement, Sophie a été l'objet d'une immense vénération à Byzance et dans le monde slave. L'empereur byzantin Justinien a donné ce même nom à la plus belle église de Constantinople, qu'il a fait construire : Sainte-Sophie (viie siècle) en la plaçant, non pas sous son vocable, mais sous celui du saint Sauveur, le Christ, Sagesse de Dieu.
En Occident, Sainte Sophie a l’allure austère d’une matrone et est coiffée d'une triple couronne. Elle trône, entourée de ses trois filles qui portent les instruments de leur martyre (voir triptyque, vers 1460, musée de Varsovie). Au xve siècle, Sophie, comme une Vierge de Miséricorde, abrite ses filles sous les plis de son manteau (groupe en bois polychrome, église d'Eschau, près de Strasbourg). Le culte de Sainte Sophie et de sa fille Sainte Foi a été très vivace en Alsace.
Certaines de ses reliques furent apportées par Remigius de Strasbourg au couvent d’Eschau, en 777. Le pape Serge II fit transférer le reste de ses reliques, vers 845, dans la basilique San Martino ai Monti.
Sainte Sophie de Rome est commémorée le 25 mai et elle était invoquée contre les gels tardifs. Elle était appelée en Allemagne "Die kalte Sophie" ("Sophie la froide").

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