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samedi 23 juillet 2016

De la sensation à l’amour divin



Des corps qui se rencontrent dans un acte d’amour éveillent la magie. Le mystère divin de la vie se rejoue. Le magnétisme sexuel scelle dans la matière la fréquence vibratoire de la beauté du don d’un être à un autre. La conscience du monde extérieur et la perception de sa propre identité disparaissent dans l’exhalation. La transcendance consciente ou non commence son œuvre de transformation…

Dans l’antiquité, en particulier durant les fêtes dionysiaques et les rites de fécondité, l’énergie sexuelle était considérée comme une manifestation du divin. La fécondité étant la vie, la vie étant sacrée, les organes sexuels générateurs de vie étaient perçus comme l’expression du divin en nous. Le sexe était déifié et sacré. Dans les traditions orientales, et notamment le tantrisme, l’énergie sexuelle est une voie pour atteindre la connaissance intérieure, un état supérieur de conscience et d’illumination.




Par contre, le christianisme et le judaïsme vont faire basculer la sagesse ancienne en instituant la honte, la culpabilité et la défiance pour une apogée au XVIIe siècle dans un fanatisme d’intolérance à l’égard du sexe.

Après des siècles de morale judéo-chrétienne et de civilisation matérialiste instaurant une dissociation entre profane et sacré, émerge une nouvelle conscience qui, tant bien que mal, cherche à réunir ce qui a été séparé. Pour que « sexualité » danse à nouveau avec « spiritualité », hommes et femmes devront réapprendre à s’abandonner à l’énergie sexuelle afin qu’elle se transmute en énergie spirituelle. Le premier acte d’amour sera d’avoir suffisamment d’amour pour soi pour valider et réhabiliter tous les échelons d’ascension de l’instinct à l’amour divin.


Le désir et la pulsion sont les premières manifestations de l’instinct sexuel. 

Aussi longtemps que sa conscience s’identifie uniquement au corps, l’être humain pense et vit une sexualité qui est de l’ordre de la sensation. De toute sensation de plaisir naît le désir d’en avoir davantage. Tant que les énergies sexuelles se manifestent sous cette forme inassouvie, elles ont besoin d’être vécues car un instinct refoulé crée une névrose et un instinct renié provoque la perversion.


Durant ce temps, la magie du mystère de l’union s’enclenche et l’énergie sexuelle déclenche la puissance nécessaire à ouvrir la porte entre l’esprit divin et la matière. Lorsque cette énergie circule de haut en bas, elle transmet la vie dans notre corps et le corps est animé par l’âme qui alimente notre processus de transformation. 

Lorsqu’elle se déploie de bas en haut, le même processus de transformation recherche le cœur pour humaniser notre animalité.

Donc, même lors d’une sexualité organique où chacun des partenaires n’est en référence qu’avec lui-même, il y a dissolution de la structure individuelle du Moi qui ouvre le portail d’une autre dimension d’eux-mêmes.

Petit à petit, le relationnel reprend ses droits. Notre chemin d’évolution fait naître le besoin de vivre une relation en conscience, plus aimante et créative aux moments des ébats avec le partenaire. En mariant cœur et sexe, une autre qualité de présence à soi et à l’autre nous fait grimper l’échelon vers la dimension spirituelle.


Mais le relationnel n’est pas encore le spirituel.

Le corps étant le siège des affects et des émotions, l’ouverture de cœur lève le voile suivant sur les angoisses archaïques de chacun des partenaires. Pour les hommes, la peur de l’archétype maternel, le sentiment d’engloutissement, la perte de contrôle avec le risque de devenir dépendant du féminin… Pour la femme, la peur d’être soumise dans l’abandon face à l’homme, d’être vulnérable et dépendante si elle s’ouvre à la relation, la peur d’être pénétrée et objectisée…


Le couple est le chemin initiatique de transformation par excellence car se désidentifier de ses constructions psychoaffectives, d’un amour d’attachement et de l’ego réclament un travail sur soi considérable.

Une fois l’histoire personnelle de chacun réhabilitée, réparée, une fois le passé de nos traumatismes effacé, lorsque l’autre n’est plus considéré comme un ennemi, un danger ou un simple objet de plaisir, et encore moins comme un refuge ou un substitut maternel ou paternel, femme et homme récupèrent réellement leurs qualités féminine et masculine. Le sentiment de communion corps, cœur, âme grandit et ils sont prêts pour l’ultime échelon du processus d’ascension.

L’union du Masculin et du Féminin a eu lieu en soi. On perd les limites de la personnalité égotique et l’unité divine est vécue comme son propre Être, comme « je suis », comme un état de conscience absolu.


Le plaisir naît de la connexion des corps qui s’attirent par la force magnétique des dualités qui tentent de recréer la source de l’être, la fusion cosmique originelle, l’éternité, la vacuité, le néant qui a produit le Un.

Or lorsque la connexion divine est réalisée en soi, on est naturellement harmonisé par le féminin-masculin intérieur. Nos besoins ne sont plus attisés par nos manques, qu’ils soient sexuels, affectifs ou spirituels et paradoxalement, on ne recherche plus tant le plaisir en tant que finalité.

Le corps humain contient tout l’univers et lors de l’acte sexuel, la résonance de deux fréquences du Soi qui s’épousent dans la matière devient la symphonie de la création entière. Les cellules vibrent universellement à l’unisson, et l’orgasme ressenti sera divin. C’est la plénitude, l’illumination qui à ce stade de l’évolution peut aussi se produire avec ou sans acte sexuel car un baiser, un regard pourrait suffire.


Chacun a une attitude intérieure qui rend hommage à l’union et à son partenaire en le sacralisant non pas dans le contrôle d’une intention mais dans une qualité naturelle d’Être de par la réalisation de l’unité en soi.


Verhulst Maria : Chemin de transformation, de conscience & d’éveil
Spiritualité & Chamanisme
Directrice de l’école de Biodanza SRT de Soignies
www.centre77.org
info@centre77.org

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