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vendredi 6 mai 2016

L'homme est-il une femme comme les autres ?


« On n’arrête pas de me dire que je dois être plus féminin ! Je veux bien, moi, mais si je cesse d’être un homme, comment voulez-vous que j’aie des érections potables ? »



Une question d'identité

Paul, qui vient de prononcer cette phrase, est à la fois furieux et triste. Il est mon patient depuis plusieurs mois et il est venu pour guérir de ses difficultés d’érection. Là, à l’instant, il vient de saisir une chose essentielle : tous ses maux sont la faute de la féminisation de l’homme !
Je retrouve le désarroi de Paul chez beaucoup d’hommes. Ils sont tiraillés entre une culture de la virilité qui les voudrait puissants et souverains, et les injonctions de leurs compagnes qui leur demandent d’être doux, attentifs, communicants. Ils ne saisissent absolument pas la complémentarité possible entre les deux attitudes. Paul et les autres veulent être des « hommes nouveaux », mais ils ne savent pas ce qu’un « homme féminin » veut dire… Alors ils pestent, ils se sentent castrés, ils dépriment… Ils n’ont pas le mode d’emploi !
Ces hommes, empreints d’une réelle bonne volonté et désemparés, ont peur. Ils craignent de perdre des vertus essentielles à leur masculinité : la force, le contrôle, la capacité de décision, la puissance sexuelle. En fait, ils redoutent de devenir passifs et de ne plus répondre aux injonctions inconscientes qu’ils portent en eux, qui peuvent se résumer à : « Tu seras un homme, mon fils, donc tu seras celui qui agit ! » Ne plus agir, pour Paul et ces hommes hétérosexuels en plein questionnement, c’est oublier leur identité. Ils sont dans la sensation inconsciente d’une perte irrémédiable d’une position réservée aux hommes : celle du commandement. Même s’ils sont prêts à reconsidérer la place qui est la leur, quelque chose de profond se cabre et rechigne à lâcher.
Le travail que je fais avec ces « hommes presque nouveaux » (!) ne porte pas sur l’identification des pertes possibles, mais sur la liste des gains potentiels. Plutôt que de pleurer un paradis perdu, mieux vaut s’attacher à construire un éden nouveau. Que peut gagner un homme à laisser émerger en lui ce qui est communément appelé sa « part féminine » ? Assurément, une autre manière de rencontrer la femme. Dans cette autre façon d’être en complémentarité avec l’autre, l’homme se découvre lui-même. Il s’ouvre à une part d’humanité plus solide. Ce qu’il gagne aussi, c’est de dire ses émotions sans crainte, d’apprendre à les partager, et sortir grandi de ce partage.


juillet 2009

1 commentaire:

  1. Bonjour, Françoise .
    La virilité semble bien être dépendante des hormones sexuelles .
    Je me suis fait retirer les testicules pour ne plus être dominé par mes pulsions sexuelles impudiques qui faisant de moi un exhibitionniste .
    Je peux vous dire qu'en très peut de temps, mes désirs sexuels interdits ont disparu .
    Dans le même temps j'ai eu une dépression qui sanctionnait la perte de ma virilité .Là ou je réagissais avec vigueur ,je restais figé comme si on m'avait coupé des ficelles .Les femmes prenaient une autre nature .Mes yeux gourmands pour leurs corps devenaient critiques .Au début,lorsque je voulais me masturber, les pensées érotiques n'étaient plus au rendez vous et mon pénis diminué de plus en plus .En fait mes pulsions exhibitionnistes m'étaient devenues étrangères.
    Mon attirance pour la beauté des femmes n'a pas disparu.Ce sont seulement les désirs sexuels qui sont partis .
    Autrefois, j'aimais les lieux nudistes. Aujourd'hui,je suis devenu très pudique .Je n'oserais pas me promener tout nu devant les autres .
    Castrer les hommes c'est leur enlever la virilité ,mais ce n'est pas douloureux pour autant .

    Bises.

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