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dimanche 25 octobre 2015

La fin du temps cyclique, la connexion avec la femme sauvage


On me dit que j’ai le retour d’âge.
Vers quoi mon âge s’en retourne-t-il ?
Ménopause... 




Elle est là cette période de notre vie vêtue de connotations plus ou moins effrayantes en tout cas, rarement positives. Comment passer ce cap ? Comment vivre la perte de notre jeunesse et de tout ce qui se rattache, comment accomplir ces deuils pour nous ouvrir à autre chose ? Comment ne pas se recroqueviller mais au contraire étendre nos bras et nos jupes et danser la danse de la femme sauvage, de “Celle qui sait ?” Comment devenir une femme mature vibrante ? 

La perte du temps cyclique
Avec la fin des menstruations, ce cycle qui réglait notre vie avec ses multiples, disparaît. Nous étions femmes-lune, directement reliées au rythme des marées et des maternités et nous voilà, le ventre sec avec l’impression que cette sécheresse s’étend à toutes les parties de notre corps. 


L’élément eau relié à la lune se retire. Nos yeux s’assèchent, notre peau et parfois notre sexe. 


L’élément feu nous envahit parfois avec ses bouffées de chaleur qui nous laissent exténuées. Il irradie nos articulations et accentue cette soudaine impression d’accéder trop vite au rivage de la vieillesse. 


Nous sommes, comme par le coup de baguette magique d’une vieille fée hostile, devenues quasiment transparentes pour la gent masculine. Cela augmente notre désarroi. 


Femmes qui étions femmes-lune, que devenir ? 
Nous devons vivre ce paradoxe ; au moment où notre corps perd une grande partie de sa séduction (celle de la jeunesse et de la fécondité), il se rappelle à nous sans cesse et de multiples façons. 


Peut-être a-t-il quelque chose à nous dire ? Peut-être devons-nous commencer à nous voir autrement qu’à travers le regard de l’autre ? 


Ce corps qui sue, s’échauffe, qui a mal et qui s’angoisse, peut-être a-t-il besoin que nous le considérions autrement, que nous lui reconnaissions sa noblesse, sa force et sa stature de femme mature. Et aussi étonnant que cela puisse paraître, cela passe par le fait de reconnaître sa fragilité. Comme il est terrible le corset psychique que notre époque nous fait porter : il me semble, lorsque je regarde nos grand-mères, qu’elles vivaient mieux cette entrée dans l’âge. 


Qu’elles n’avaient pas cette suridentification au corps qui nous caractérise. Les femmes de 40-50 ans avaient le corps des femmes mûres, c’était ainsi. Elles avaient la fierté d’avoir élevé leurs enfants, d’avoir survécu aux guerres et autres cataclysmes. Nous, nous ajoutons à notre image, le calque du corps de la jeune femme parfaite de 35 ans et détestons tout ce qui dépasse de ce calque. 


Nous nous rejetons sans cesse et nous étonnons d’être rejetées. 
Il doit s’agir d’être présente autrement à notre corps, de le considérer avec bienveillance, de le remercier pour le fait de contenir notre âme et de cheminer avec nous pendant cette vie qui nous est donnée. 


Pour cela, rejoignons la femme sauvage, cet archétype instinctuel qui est en chacune de nous et comptons nos blessures de guerre. 


Comptons nos cicatrices ; nos blessures, nos accouchements, nos avortements, les agressions vécues, les maladies... 


Fabriquons-leur un totem, en papier, en carton, en branchage... 

... la suite dans la revue n°18... du magazine Rêves de Femmes

Marlène Herrero 





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