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lundi 3 novembre 2014

Une femme conseillère spirituelle


un signe d’espoir

Sr. Dr. Benedikta Hintersberger OP, KDFB, Allemagne



Avec mon élection en 1995 au poste d’assistante ecclésiastique (ou “conseillère spirituelle”, l’allemand “geistliche Beirätin” signifiant “celle qui accompagne les autres dans leur cheminement spirituel”; édit.), la Ligue des Femmes Catholiques Allemandes pour la toute première fois a élu une femme à ce poste, donnant ainsi un signe d’espoir, non seulement au sein de notre association mais pour toutes les organisations de femmes catholiques.

Depuis, au niveau diocésain et local, 30 femmes théologiennes ont été nommées au poste de conseillère et accompagnatrice de femmes dans leur cheminement spirituel. Ce développement gratifiant et positif montre qu’en tant qu’organisation de femmes nous sommes sur le bon chemin en plaçant des femmes à des postes d’assistantes ou conseillères ecclésiastiques. Au cours des cinq dernières années, la façon dont les femmes se voient dans la société, dans l’Eglise et spécialement dans les organisations de femmes, a changé: de plus en plus de femmes sont devenues conscientes de leur nombre, leur force, leurs dons et leurs vocations. Elles connaissent leur propre biographie religieuse, les cheminements d’autres femmes dans la vie et sont remplies de respect en découvrant les réalisations, le courage et l’engagement de leurs soeurs et mères dans la foi. Les femmes perçoivent la vie qui est cachée derrière leur puissante et urgente quête de Dieu, derrière le message biblique, l’Eglise et la théologie.

Déchiffrer la spiritualité féminine
Il va sans dire que les propres expériences de vie des femmes auront aussi une influence sur leur vie spirituelle, leurs croyances et prières, leur rencontre avec Dieu et leur idée et image de Dieu. Par conséquent, l’effort de réaliser des formes spécifiques de spiritualité devient un sujet de réel souci pour beaucoup de femmes de notre organisation.

Dans nos groupes locaux et nos institutions nous apprenons à faire des pas dans la foi comme femmes et de déchiffrer la spiritualité féminine. Nous lisons la Bible avec des yeux de femmes, nous cherchons des interprétations fidèles des textes choisis, regardons nos images de Dieu et les corrigeons, traduisons les Psaumes dans notre langue, formulons des prières et faisons des célébrations qui sont bonnes pour nous et nous donnent force pour notre vie quotidienne.

Danses méditatives, célébrant et croyant avec tous nos sens, devenant conscientes de notre propre corps, chantant et priant avec corps et âme, sont seulement quelques éléments d’une spiritualité et liturgie spécifiques aux femmes. Il est évident que les histoires de femmes dans la Bible nous intéressent spécialement.

Nous prenons comme exemple la tradition juive-Midrasch et laissons parler les femmes de la Bible. Nous trouvons ainsi notre propre histoire de foi aussi bien que nos mères bibliques dans la foi. Lors des célébrations au cours des réunions il est notable que les femmes sont ouvertes aux nouvelles formes liturgiques, leurs célébrations communes et spécialement leur disponibilité naturelle pour ce type de célébrations dans leurs propres groupes locaux.

Un bon avenir spirituel
Devenant conscientes que nous sommes faites à l’image de Dieu, nous, comme femmes,  développons une certitude croissante des relations étroites entre les vies des femmes et leurs croyances. Pour une organisation de femmes comme la nôtre, la requête d’une forme spécifiquement féminine de consultation et d’accompagnement deviendra plus urgente.

L’année dernière nous avons fondé un groupe de travail “Femmes conseillères spirituelles au sein de la KDFB”. Une réunion annuelle soutiendra notre travail en réseau et nous aidera à nous connaître les unes les autres et à échanger des idées, à continuer notre formation et nous aider mutuellement. Avec notre Commission de Théologie nous voulons mettre en vedette le profil de conseillère spirituelle et promouvoir le développement de formes de spiritualité spécifiques pour les femmes qui travaillent dans notre organisation.

Dans les prochaines années nous pourrions trouver et pouvons espérer un changement fondamental des convictions dans notre organisation: les femmes aussi sont responsables de la spiritualité, de la  théologie et de la liturgie. Les échanges d’expériences avec les femmes hautement motivées et compétentes de la Commission de Théologie et le groupe de travail “Femmes conseillères spirituelles au sein de la KDFB” sont la base d’un légitime espoir pour un bon avenir spirituel au sein de la KDFB.•


SOURCE UMOFC Newsletter août 2000

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