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mardi 26 août 2014

EMBRYOLOGIE : CRÉATION DU CORPS



Accoucher, c’est passer d’un monde utérin à un monde aérien, sortir de l’oeuf et entrer dans la grande vie des hommes, la fin d’une grande phase qui en elle-même peut paraître un mystère.

Nul doute que le vécu de cette phase intra utérine va être important dans la transition et l’accouchement.

Mais la grossesse commence aussi par une grande phase de transition. Passer du message du patrimoine génétique des parents, et la création du corps humain, au départ d’une cellule parfaitement ronde, quelle aventure !

Cette phase qui occupe les trois premiers mois de la grossesse c’est l’embryologie. Elle renferme une infinité de réponses, plus encore il n’est pas un seul problème humain métaphysique ou philosophique qui ne trouve pas quelque part sa racine dans l’histoire de l’embryon.

Les  chromosomes que nous utilisons ont déjà servi pour nos parents, et nos grands-parents. Ils n’en sont pas à leur première vie. Ne nous étonnons pas alors que la réincarnation parle à certains.

Entre la fécondation de l’ovule et l’implantation in utero, il se passe 7 jours. Finalement, cette particularité qu’a la Bible de décrire la création du monde en 7 jours, n’est-elle pas la manière dont ses transcripteurs se sont souvenus de leur histoire embryologique ? Chacun de nous n’est pas soit père, soit mère, avec la maternité qui ne serait qu’histoire de mémoire de mère, mais chacun de nous est d’abord un ancien embryon, chacun de nous peut se souvenir.

La première cellule comme le disait l’embryologiste Eric Bleschmidt est déjà totalement humaine dans son potentiel, elle est simplement moins manifestée. C’est ce que rencontre la cellule dans son parcours dans la trompe, puis après son implantation dans la paroi utérine, qui va déterminer son devenir. Notre forme est la meilleure réponse que notre potentiel peut nous communiquer, afin de nous adapter à la demande de notre environnement. La performance de nos bras et de nos mains n’est elle pas la réponse la plus évidente à un besoin relationnel aussi évolué que celui de l’être humain.

Le poumon est aussi la parfaite adaptation face au milieu aérien.
La description phase par phase illuminerait votre visage et votre coeur par la conscience du miracle dont vous êtes issus.
Essayons de zoomer sur quelques moments de notre développement.
La conscience de la beauté du monde 
La grossesse est quelque chose de très important pour vous, vous avez souvent  conscience du côté merveilleux de ce qui se passe en vous, savoir et sentir tout ce processus vous incline à une profonde attention, qui confine avec justesse à la vénération. Je voudrais vous donner quelques exemples pour transmettre à quel point les choses sont encore plus merveilleuses que le plus merveilleux. Vous diriez alors simplement, comme une autre dans le passé : “qu’il en soit fait selon ta volonté”

Les équilibres parentaux
La grossesse, une fois les spermatozoïdes donnés, n’est pas uniquement un processus maternel. Dans le sein des femmes, se joue et se crée un équilibre dont voici quelques illustrations surprenantes qui remettent en question beaucoup de nos préjugés.

Dans le livre “Embryon mon amour” de Céline Siorac, le Professeur Jérôme Lejeune explique que si dans un ovule, vous mettez non pas un noyau d’ovule et un noyau de spermatozoïde, mais deux noyaux d’ovule, vous obtenez un kyste dermoïde, masse informe d’os, de dents, et de divers tissus.

Mais si vous mettez deux noyaux de spermatozoïde après avoir retiré le noyau d’ovule, vous n’obtenez que du placenta, ce que la médecine appelle une molle hydatiforme.

Le féminin serait une croissance exubérante et non structurée. 
On sait aussi que c’est la pénétration du spermatozoïde qui va instantanément définir dans l’ovule futur corps, le haut le bas, l’avant l’arrière, la droite et la gauche. Le masculin donnerait la nutrition et la forme. Le masculin intervient aussi beaucoup plus tard dans la grossesse. Les rapports sexuels, et la réception vaginale du sperme du père génétique est un garant de bonne santé de l’enfant à naître, et particulièrement de la qualité de l’accouchement. Il protège du risque d’hypertension et d’éclampsie, pathologies qui peuvent être graves.

Si vous voulez que l’accouchement se passe bien, faites beaucoup l’amour entre parents génétiques.
La souffrance fœtale
La souffrance fœtale peut se retrouver dans certains aspects d’empreintes digitales qu’on appelle en double spirale. Quand la mère par stress, quelle qu’en soit la cause, spasme son utérus et réduit ainsi son débit d’oxygène, l’enfant compense la baisse d’apports en augmentant sa part du débit placentaire par une accélération cardiaque.

Cela donnera des adultes qui ont toujours le sentiment qu’ils doivent donner beaucoup pour recevoir un peu. Janoff nous dit dans “Biologie de l’amour “ que l’enfant vit l’équivalence Oxygène = Amour

Nous pouvons voir cette souffrance dans son aspect négatif, mais dans la Chine Ancienne, aucun empereur ne pouvait monter sur le trône s’il n’avait ce signe sur les doigts, il a la forme du Tao.

Les anciens avaient bien compris positivement que les grandes souffrances peuvent créer de grands personnages. Nous sommes beaucoup à avoir ce signe, de façon plus ou moins importante.

Jumeau et Placenta
Le placenta est notre premier compagnon et la première image que nous avons est le placenta. Chacun garde une mémoire de celui qui nous a accompagné si longtemps. Celui qui fait partie de nous sans être vraiment nous. Celui qui nous nourrit et qui est notre intermédiaire avec la mère. Et pourtant nous l’avons tous perdu.

C’est probablement d’abord à cela qu’il faudra penser quand on se trouve confronté à ce thème à la mode du jumeau perdu.

Pour certains, le jumeau pourrait toucher 10, voire 30 % de la population.
Cette idée est née à l’époque des débuts de l’échographie, les médecins l’appelaient “ vanishing  Twin “ ou jumeaux évanescents.

Mais aujourd’hui, nous savons avec les progrès des échographies, que cela ne touche pas plus d’1 à 2 % de la population. Cependant, l’écho psychologique de cette idée du jumeau est infiniment plus important, et doit être pris en compte.

Grandir c’est perdre et renoncer. Mais quand la croissance et l’histoire prennent des aspects d’amputation inacceptable, il est important de pouvoir concrétiser cette perte dans un véritable être, car c’est un peu un être en nous que nous avons perdu. Il est aussi important de pouvoir se dire qu’il y a eu un témoin qui lui sait et vous comprend, qui peut dire “ non tu n’as pas rêvé, ton ressenti est juste “.

Les contrats Mère Enfant  sont aussi une clef de compréhension.
L’oeuf à la fin de son trajet dans la trompe s’implante dans la paroi.
Depuis  la fécondation l’oeuf se multiplie à taille égale dans une capsule protectrice nommée pellucide, que vous pourrez lire “paix lucide”.  Puis l’oeuf qui compte alors quelques centaines de cellules quitte cette pellucide et rentre en contact avec l’utérus, il se produit alors une forme de négociation œuf et utérus. Elle se fait à l’initiative de la paroi utérine qui envoie une molécule, l’anandamine. Son acceptation par les récepteurs de l’oeuf permet l’implantation. Enfin l’anandamine et récepteurs  disparaissent dès l’implantation. Tout se passe comme s’il s’était produit une forme de négociation de l’implantation entre la mère et l’enfant, dont le médiateur est l’anandamine. Un contrat d’entrée dans la vie. L’anandamine est un cannabinoïde, de la famille du cannabis.

Les adolescents qui consomment du cannabis et qui se cherchent et se perdent désespérément dans les brumes des joints, et disent “je n’ai pas demandé à naître” . ne sont-ils pas en train de revoir cette négociation et de se demander ce qui s’est passé lors de cette implantation. Quelle est la nature du contrat ?

Quand on connaît aujourd’hui que dans de multiples pathologies (polyarthrite, dépression, sep …), les prescriptions médicalisées de cannabis ont un effet positif, ce contrat de vie prend une dimension et pose des questions beaucoup plus larges.

Ocytocine.
L’ocytocine est dite hormone de l’amour et de la fidélité, hormone du baiser, elle conditionne beaucoup du principe de l’attachement. Pendant la grossesse l’enfant baigne dans l’ocytocine, et c’est encore l’ocytocine qui gouverne les contractions de l’accouchement et aide l’expulsion du lait pour aider le bébé lors de la tétée. L’ocytocine rappelle d’abord à tout être humain la période de grossesse. La question à se poser en cas de difficultés d’attachement pourrait être : quelle mémoire l’embryon a t’il gardé de son vécu de la grossesse que vient lui rappeler l’ocytocine ?

Grossesse et Univers.
Beaucoup d’aspects de la grossesse nous renvoient à une autre dimension.
La grossesse a une croissance au départ extrêmement rapide, et passe en 9 mois d’une seule cellule, de 0,1 mm, à un être humain de 50 cm et 3 à 4 kilos.

Ce processus est très rapide au début, puis il décroît pendant la grossesse progressivement. Dans la première année, nous prenons encore 25 cm, soit  plus de 50% de notre taille. Mettons de côté cette première année, où nous acquérons ce que les mammifères ont dès leur naissance. Ce qui fait de la première année, par l’intermédiaire de la fusion, un prolongement de la grossesse.

Le professeur Relié a fait le calcul : si nous prenons la pente de croissance moyenne d’un enfant de 1 à 10 ans, et que nous l’appliquons à la totalité de la grossesse, celle-ci durerait infiniment plus longtemps, soit 550 Millions d’années, c’est-à-dire, la période de l’apparition de la première vie sur terre.



La grossesse pourrait se voir comme le monde se recréant à chaque naissance.
Nous sommes là dans une toute autre dimension de la vie.
Chaque humain est toute l’histoire du monde.

De même le cerveau grandit très vite au début de la grossesse, puis rapidement il ralentit sa croissance et se plie en circonvolutions complexes. S’il gardait jusqu’au bout de la grossesse la même vitesse de croissance qu’au début, notre tête aurait la taille du globe terrestre à la naissance…. ce qui poserait des problèmes d’accouchement….

Enfin, la vie ainsi conçue apparaît comme un espace de recréation du monde, entre deux trompes, celle de l’utérus début de la vie, et le canal de lumière que décrivent ceux qui ont vécu une NDE,  l’entonnoir que décrivait déjà Jérôme Bosch, dans le Paradis céleste .
D’autres parallèles sont possibles.
Lors d’une phase plus avancée de la grossesse “la gastrulation “, l’embryon se présente comme deux sphères qui rentrent en contact, comme deux ballons de baudruche qui seraient pressés l’un contre l’autre.

La surface de contact va donner ce que l’on appelle le disque embryonnaire qui va donner notre futur corps. A ce stade le notion d’un être humain fait de la rencontre d’une âme et d’un animal est une évidence anatomique.

Une des deux sphère est l’Amnios – Âme Noos force spirituelle. L’autre le Vitellin “vit tel un “ force animale. C’est ici que la phrase de Lamartine prend tout son sens “ Limité par sa nature, infini par ses vœux, l’homme est un dieu tombé qui se souvient des cieux “. Etre humain, réunion d’une force spirituelle et d’une force animale. Ici pas d’ésotérisme mystique, uniquement de l’objectivité anatomique.
Le contact de ces deux forces va faire apparaître le nœud de Hensen, et une troisième couche, le mésoderme. Ce processus qui se présente en entonnoir comme un vortex,  ressemble à ce qu’on voit dans les processus de tornade, ou en astronomie, les images de trou noir, un univers communiquant t avec un autre univers.
Cette troisième couche donne de suite l’ébauche cardiaque qui se place à l’avant de notre corps, devant ce que seront nos futurs yeux. Puis dans un mouvement de rotation, le cœur ira se cacher, à l’intérieur de notre cage thoracique.

Nous pouvons dire qu’au début de notre vie, nous avons notre cœur devant nos yeux.
Saint-Exupéry, encore un poète, l’exprime bien : “On ne voit bien qu’avec le cœur, l’essentiel est invisible pour les yeux”.

Le cœur est le moyen donné à l’être humain pour intégrer son animalité, et sa spiritualité.
On comprend aussi mieux le principe du proto regard.
Le proto-regard

Je me souviens à la naissance de mon fils Louis, quand je l’ai pris dans mes bras pour la première fois, et qu’il a plongé son regard dans le mien, plutôt que moi j’ai plongé mon regard dans le sien, j’ai eu le sentiment de voir au travers de lui beaucoup plus qu’un enfant mais tout l’univers et toute l’histoire du monde.

J’ai découvert bien longtemps après les travaux du professeur Jean-Marie Delassus, homme merveilleux, fondateur de la maternologie, et qui appelle cela le proto-regard. Au fond comme dit Francis Cabrel dans sa chanson Sarbacane, “On croyait tout savoir sur l’amour depuis toujours, nous corps par coeur…. mais le ciel s’est ouvert par endroits depuis Toi.”
La conscience du merveilleux vous fait passer à la confiance.
En acceptant d’être bouleversé par le miracle et le mystère de la vie.

Article de Olivier Soulier sur  http://www.lessymboles.com/

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