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lundi 14 juillet 2014

CHOISIR DE DONNER LA VIE



Nous femmes, sommes solidaires de toutes celles qui, pendant des millénaires, ont subi l’esclavage de maternités successives, aux dépens de leur santé, de leur plaisir, de leur jeunesse, de leur autonomie, de leur vie propre, qui ont été maintenues par les tabous et les lois dans la subordination à la reproduction de l’espèce et dans l’ignorance de leur corps.

A ces femmes innombrables, qui furent nos mères et nos grands-mères, nous dédions nos luttes actuelles. Nous femmes, prendrons toutes les mesures nécessaires pour qu’aucune de nous n’ignore plus son corps et son fonctionnement.

Pour que les femmes cessent d’être impuissantes, pour qu’elles puissent aimer leur corps, au lieu de le subir et de la craindre, pour que les femmes puissent vivre leur sexualité sans être enceintes, contre leur gré, pour que les femmes enceintes sans l’avoir choisi aient les moyens d’avorter, pour qu’enfin elles cessent de transmettre à leurs propres filles leur résignation et que cesse de se perpétuer le cercle de l’ignorance et de la soumission.

Combien d’entre nous ont reçu pour explication de leurs premières règles : "Tu es une jeune fille" ? Combien ont reçu pour explication de leur ménopause : "C’est le début de la vieillesse et la fin de l’activité sexuelle" ? Combien subissent encore le "devoir conjugal" les yeux fixés au plafond ou en prenant "leur part" de plaisir, muettes, parce qu’elles ne peuvent ou n’osent pas exprimer leurs désirs ? Combien subissent des maternités par ignorance ou mauvaise application d’une contraception ? Combien ont avorté en cachette, avec entêtement, mais non librement ?

C’est la circulaire Fontanet du 23 juillet 1973 ; qui pour la première en France, a été le seul texte légal régissant l’information sexuelle ne concerne que les élèves de l’enseignement secondaire et professionnel ;

La contraception : mon choix.
L’avortement : mon ultime recours.
Donner la vie : ma liberté.


Extrait de Choisir la cause des Femmes de Gisèle Halimi.

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